vendredi, octobre 12, 2007

CINEMA













Roland Sabatier, dessin préparatoire pour le film "Dialogue entre des artistes d'avant-garde conscients de leurs responsabilités à l'égard de l'histoire et de la création" (Installation à la Galerie Arcade, septembre 1991. 
______________________________________________
LES CAHIERS DU CINEMA n°626 (septembre 2007).
Un article de jean-Piere Rehm consacré à Isidore Isou.
Les Cahiers du Cinéma publient un article sur Isidore Isou, intitulé « Dors Isidore, Isou est passé en nous ».
En 1951, Traité de Bave et d’Eternité annonçait la naissance du cinéma moderne que, l’année suivante, dans les Cahiers du Cinéma, Jean-Louis Scherer (Eric Rohmer) commentait abondamment en marquant le grand intérêt que le film représentait.
Aujourd’hui, après la mort d’Isou, les Cahiers du Cinéma (dans le numéro n°626, septembre 2007) se souviennent à nouveau du créateur du Lettrisme en publiant, sous la plume de Jean-Pierre Rehm, un article qui, resituant Isou dans l’ensemble de ses apports, donne une vision synthétique et vivante de la rupture que constitue ce film.
Nous regrettons que le critique positionne les premiers films réalisés par d’autres à la même époque comme des illustrations des thèses développées par Isou dans son Esthétique du Cinéma (Revue Ion, 1952), alors qu’Isou lui-même a dénoncé ces réalisations pour n’être que des expressions hors du champ du cinéma lettriste, réduites à des expressions d’inspiration dadaïstes et surréalistes.
De la même manière, nous déplorons que Jean-Pierre TRehm, après tant d’autres, relie l’apport poético-musical que représente le Lettrisme à la poésie dadaïste en général et à Ursonate de Shwitters en particulier, alors que ce dernier n’a proposé dans le cadre nihiliste du mouvement de Tzara que quelques « coups » sans lendemain d’arrangements aléatoires et gratuits, tandis que le premier dévoilait dans l’art des notes et des vers deux arts foncièrement nouveaux.
Il est à noter que Jean-Pierre Rehm avait postfacé l’édition réalisée par les Editions Hors Commerce, publiée en 2000, du texte du Traité de Bave et d’Eternité, sans qu’Isidore Isou ait pu avoir un droit de regard sur cet écrit qu’il n’a pas approuvé du fait que son propos, axé sur le zeugme, lui semblait étranger à l’apport du discrépant.

S’agissant de la critique, Isou pensait que « La critique cinématographique n’a possédé jusqu’ici que des « tempéraments », qui ont jugé les films selon le simple « flair » ou une échelle esthétique personnelle, souvent même extérieure au cinéma (marxisme, christianisme, etc.). Les jugements ainsi obtenus vont des erreurs les plus grossières aux éclairs les plus pénétrants. A côté d’idées originales, on trouve chez les plus grands critiques (Delluc, par exemple), comme chez les plus grands cinéastes (Gance, Chaplin, Renoir, Stroheim, Clair, etc.), des déclarations péremptoires qui ont été totalement démenties par les faits et dont certains d’entre eux rougissent encore aujourd’hui.
La faute en est au manque d’un système critique applicable à toute œuvre nouvelle, qui permettrait de la placer exactement dans l’histoire du cinéma, dès son apparition.»






APPARITION D’UNE DISPARITION
(bande titre lettre blanche sur fond noir)
Séquence filmique infinitésimale d’Anne-Catherine Caron
présentée à l'occasion des 25 ans de Light Cone, le 15 septembre 2007 aux Voûtes, à Paris.
La photographie ci-dessous, montrant Isidore Isou en compagnie d'Anne-Catherine Caron, a été prise sur la scène de la Rotonda della Besagna, à Milan, dans le cadre de Milano Poesia, le 31 mai 1985, lors de l'interprétation par le fondateur du Lettrisme de son oeuvre "Contre les positions réactionnaires, néo-nazies de la poésie sonore".